Fraichement signé chez Throatruiner Records et Hellbound Records, il n’aura pas
fallu beaucoup de temps à Cowards pour accoucher de « Shooting Blanks and
Pills », premier EP 6 titres du groupe, imposant déjà les Parisiens sur le
devant de la scène avec une armada considérable déployée. Sur la forme, c’est
une première galette écrite en 6 mois, un enregistrement chez Francis Caste (Grymt,
Comity, Lazy, The ARRS…), un visuel par Fortifem (Throatruiner Records, Kickback…)
et des membres expérimentés du milieu (Sickbag,
Death Mercedes, Hangman's Chair, Eibon, Glorior Belli, Dacast et Colossus of
Destiny). Sur le fond, on assiste à un savant mélange de doom, de stoner et de
hardcore sur une dominante sludge. Dans l’état d’esprit et l’ambiance dégagés,
Cowards se nourrit de la haine crust, du malsain black metal et d’un son
monstrueusement dégueulasse à la Trap Them, par exemple. Tout suinte, tout
transpire jusqu’à amener l’auditeur à un état de suffocation auditive tant le
groupe amène sa musique dans les profondeurs abyssales, où la lumière n’est
plus. Pas une seconde de répit et encore moins de pitié, les 38 minutes écrasent
et les mélodies faussement joyeuses par-ci, par-là n’y changeront rien. L’éradication
des sentiments ira jusqu’au bout et terminera dans un chaos bruitiste aux
sonorités distordues et agressives, faisant fi de nos tympans. « Shooting
Blanks and Pills » ne fait donc pas dans la demi-mesure et nous rentre
dedans sans demander l’autorisation. Pas mal pour des couards.
Etienne