Issu de la Basse Normandie, Bear Brawler nous a gratifiés, en
avril dernier, d’un nouvel EP nommé « Tales of Deadly Addictions »,
suite du « Tales from the Putrid Swamp » sorti l’an dernier. En 4
titres, le groupe dissémine un stoner groovy et metallisant s’orientant vers
les pointures du genre telles que Down, Crowbar ou encore Priestess au niveau
instrumental. Le gras est donc bien au rendez-vous que ce soit dans le son ou
dans les riffs mais ce qui fait la force de la formation reste le nombre de
musicien et les tempi. Pour le premier point, il est à noter que Bear Brawler
est un trio ce qui, à mes yeux, constitue un bon point dans les sens où les
trois comparses ont réussi à trouver un équilibre entre leurs instruments sans
jamais laisser de blancs superflus, ni de surproduction à l’enregistrement. Ça
sonne lourd mais juste. Pour le deuxième point, les Normands n’hésitent pas à
faire fluctuer le tempo allègrement passant d’un rythme syncopé classiquement
stoner à un ralentissement basculant le tout vers du sludge ou du doom. Ça a le
mérite d’être osé et de faire son effet. Néanmoins, on sent dans les riffs certaines
influences et donc des déjà-entendus rendant prévisibles certaines parties.
Idem pour la voix avec un grain de voix glaireux, un peu trop exagéré à mon goût.
Quoi qu’il en soit, le groupe propose en quatre morceaux un univers bien
sympathique sentant le whisky, la graisse et l’ours qui ravira les fans du
genre. Je regrette simplement (et même si les compositions ont une durée de 6
minutes chacune) que « Tales of Deadly Addictions » ne soit pas plus
long, me laissant un peu sur la faim dans l’envie de creuser le sujet. À charge
de revanche !
Etienne