Trepalium (Death Metal Groovy)

Trepalium, le groupe qui sait blaster, groover et shredder en même temps, vient de sortir son tout dernier album "HNP" sous le label plus que montant Klonosphere (aussi membre du collectif). Pour cet évènement, j'ai pu discuter avec Harun et Cédric alias KK sur leur nouvelle galette, la tournée à venir et la scène metal actuelle. Séance de torture imminente.

Harun Demiraslan : guitare.
Nicolas Amosse : guitare.
Cédric Punda alias KK : chant.
Sylvain Bouvier : batterie.
Ludovic Chauveau : basse.


Salut, où en êtes-vous aujourd’hui, à quelques jours de la sortie de « HNP » ?

Harun : Eh bien les Cds sont en cours de pressage et devront normalement arriver d'ici la fin du mois. La promotion de l'album s'intensifie, les souscriptions pour l'album continuent à affluer et nous avons d'ores et déjà commencé à donner quelques concerts de chauffe. Sinon, nous sommes en période de répétition intensive en vue des  festivals à venir.

Quel a été l’état d’esprit durant la composition de l’album ? Vous avez encore une fois fait confiance à Thibault Chaumont pour l’enregistrement, qui s’était occupé du mastering de « XIII ». Pourquoi avoir rempilé avec lui ? 

Harun : C’était assez serein étant donné que nous savions clairement où nous allions. Thibault Chaumont nous ayant accompagné en tant qu'ingénieur du son sur toute la tournée de l'album précédent, il était le plus à même de répondre à nos besoins en matière de production. Il a su nous mettre en confiance et nous accompagner dans nos démarches en nous proposant des méthodes d'enregistrement intéressantes. 

KK : Avec Thibault, nous avons bossé différemment et le résultat est vraiment pour moi très bon. Nous avons utilisé de nouvelles techniques de chant pour arriver à un résultat proche du live.

Que signifie la phrase latine Heic Noenum Pax (HNP) ?

KK : Il n y a pas de paix ici. Cela reflète bien, je pense, l’ambiance de l’album et des textes.

Ce quatrième album est le dernier d’un tryptique avec « Alchemik Clockwork of Disorder » (2006)  et « XIII » (2009). Que représente-t-il par rapport à vos deux précédents opus et est-ce que le fait d’en sortir un tous les trois ans rentrait-il dans le concept du chiffre 3 ?

Harun : Non pas du tout. Lors de la sortie d'un album chez Trepalium, la première année est évidemment consacrée à la promotion et aux tournées de celui-ci, la deuxième aussi mais l'activité ralentissant un peu, nous en profitons pour composer de nouveaux titres et si possible enregistrer. La période qui suit est consacrée à la mise en place de la sortie à venir, et cela, quitte à changer de label. Deux ou trois ans sont donc nécessaires pour chaque sortie d'album… Sinon musicalement parlant, « H.N.P » se veut comme la suite logique de « XIII » tout en ayant ses particularités.

KK : Chaque album est riche en expérimentations. Il faut le temps que la musique et les textes aboutissent. J’adorerais pouvoir dire que ce temps est calculé et une partie intégrante de la musique et du concept de l’album mais ce n’est pas le cas.

Quelle(s) différence(s) y a-t-il entre le son de « XIII » et celui de « HNP » ?

Harun : Je pense que le son de « H.N.P » est un peu plus moderne et précis que « XIII ». Bien que fier de la production de l'album d'avant, le rendu d' « H.N.P » répond plus à nos goûts. Le travail sur la voix a été bluffant tant sur les idées que la production elle-même. La batterie est plus percussive qu'auparavant et les guitares du nouvel album sont un peu plus chaudes et incisives aussi. Le fait que l'on aie enregistré au clic a certainement permis d'aller vers ce résultat.    

Vous avez repris I’m Broken de Pantera. Que représente ce groupe pour vous ?

Harun : On s'accordera tous à dire que ce groupe est une influence majeure pour nous. Pantera faisant partie des groupes qui ont bercés mon adolescence et j’ai débuté la guitare en écoutant les riffs de Dimebag Darrell en boucle. C'était donc un moyen de leur rendre hommage.

Lors de vos concerts, vous avez pu jouer sur la scène du Hellfest et du Brutal Assault en Serbie. Y-a-t’il une différence d’état d’esprit entre ces deux festivals, dans l’organisation et le public ?

KK : Chaque concert est différent, tu ne vis pas deux fois la même chose, jamais. L’énergie, l’ambiance qui se dégage pendant un concert reste quelque chose d’unique. Le Hellfest, c’est à chaque fois un vrai plaisir d’y jouer car les conditions sont bonnes et le public vraiment réceptif. Le Brutal Assault était… comment dire, plutôt bien arrosé. Mais j’en garde un souvenir hors du commun ! Trepalium est un groupe de scène. C’est à ce moment que l’on s’exprime le mieux, que l’on partage avec le public notre sueur et notre feeling !

Vous allez partir en tournée avec Hacride et Klone, eux aussi membres de l’association Klonosphere. Comment abordez-vous ces dates avec vos amis ? Va t’il y avoir une ambiance particulière et/ou des surprises ?

KK : Cela fait plusieurs années que nous nous connaissons, je pense que l’ambiance va être vraiment très fun, on est tous pressé de la faire cette tournée. Ce sera dur et fatiguant, mais bordel, ça va être très très bon de partager ainsi l’affiche tout les soirs. Bien sûr qu’il y aura des surprises, quant à l’ambiance, eh bien on vous attend !

Du haut de vos onze ans de sévices sur la scène metal française, comment voyez-vous son évolution ?

KK : Tu sais, faire de la musique ce n’est pas quelques chose de facile à faire aujourd'hui et en France, qui n’est pas du tout un pays rock n roll, c’est très compliqué. Rajoute à ça une industrie du disque qui se casse la gueule et tu as le climat actuel. Je ne sais pas du tout comment vont évoluer les choses, ni ce que cela va produire dans la manière de faire de la musique. Par contre, je sais que j’en ferai tant que je pourrai. Le reste au fond, rien à foutre ! La musique est une passion et peu importe la forme qu’elle prend, c’est sur scène qu’elle s’exprime le mieux et des concerts, des groupes, des musiciens pour monter sur scène, il y en aura toujours. Le métal français, c’est la science et le savoir faire de l’underground. Du heavy au grind en passant par le black métal et le stoner, il y a beaucoup de groupes qui ne demandent qu’à être découverts.

Aurai-je oublié quelque chose ?

Harun : Alors, cet été nous participerons à plusieurs festivals tel que le Hellfest sur la Altar Scene le 15 juin, aux Festiv'été de Moutiers sous Chantemerle le 23 juin, au Motocultor fest à Theix en août ou encore au Metal Rumble Fest près de Bordeaux en septembre. En ce qui concerne la rentrée, nous partirons sur la route en octobre aux côtés de Klone et Hacride dans le cadre de la tournée des 10 ans de Klonosphere. Nous passerons par les principales villes française et plusieurs dates supplémentaires devraient se confirmer d'ici peu. Niveau européen, nous travaillons sur les possibilités d'effectuer une tournée d'ici la fin de l'année. Merci à toi pour cette interview!!
Etienne
Photo live par Anthony Dubois.