Les vieux ont la peau dure. En tout cas, c’est ce que je
pense quand j’écoute le premier album de Pigs, « You Ruin Everything »,
trio new-yorkais avec (excusez du peu) Dave Curran d’Unsane, Jim Paradise de
Player’s Club et le producteur Andrew Schneider à l’origine de « Perfect
Pitch Black » par Cave In et de « Keelhaul’s Triumphant Return to
Obscurity » par Keelhaul (entre autres). D’entrée de jeu, on sent la
griffe Unsane avec ces riffs qui attrapent à la gorge sans jamais lâcher l’auditeur.
Les morceaux sont taillés de manière brute, histoire d’aller directement à l’essentiel,
ce qui les rend fichtrement efficaces. Le son est évidemment très bon puisque c’est
Schneider lui-même avec Nick Zampiello (Torche, Converge…) qui s’en sont
occupés. Les cordes sont grasses, les fûts sont massifs, la voix est saturée, l’ambiance
est huileuse, prête à s’enflammer d’une minute à l’autre. Encore une grande
leçon de maître à l’heure où la surproduction est reine. L’album se divise en
10 chansons (plus une cachée) pour un total d’une quarantaine de minutes, parfait
timing permettant d’appuyer à nouveau sur Play ou de digérer tranquillement ce
disque qui, à l’instar de la pochette, dérange étrangement. Le trio sort dès le
début l’artillerie lourde afin de montrer que les patrons sont encore là. « You
Ruin Everything » est une pièce quasi parfaite tant la maîtrise de l’ensemble
(compositions, son, visuel) semble facile chez Pigs. D’un autre coté, je n’en
attendais pas moins de ces messieurs.
Etienne