Gojira+Warattah @ Le Rockstore le 30/04/2012

En ce beau dernier Lundi du mois d’avril, l’ambiance était au retour en adolescence avec une virée en terre montpelliéraine, au Rockstore, haut lieu héraultais (voire languedocien) de la musique rock dans tous ses états où nous avions vu, mes camarades et moi-même, bon nombre de formations au début des années 2000 telles que Lofofora, Eths, Psykup, Punish Yourself, Watcha, Sick of it All, Pleymo et autres S Core. Cette salle de concert, c’est aussi un son unique rempli de basses, de basses et de basses qui te prend au ventre et qui annihile toute note aigue ou finesse instrumentale. Dommage, car le Rockstore est capable de belles choses comme le monstrueux concert de Walls of Jericho en 2006 mais tout est question d’ingé son si vous voyez ce que je veux dire… Bref, tout en se relatant des anecdotes vécues en ce lieu, Yoan (Resentful Mind) et moi-même nous sommes avancés vers l’entrée en remarquant que la publicité (affichage et internet) a été quasi invisible, tout comme le manque d’informations complémentaires (heure d’ouverture et nom d’une première partie). Encore plus étonnante fût la surprise que de voir la très grande file d’attente positionnée devant les portes de la salle. Coup de poker réussi par les organisateurs mais évidemment logique pour la venue du groupe metal français n°1 intra et surement extra hexagone (ouh, le chauvin !).
Une fois passés les barrages et les lieux investis, il nous faudra attendre un petit quart d’heure avant que Warattah entre en scène. Première partie de Gojira sur toute cette mini-tournée nationale, les quatre Bordelais distillent un metal technique et puissant dans la veine de Machine Head avec des relents à la Meshuggah. Malheureusement pour eux, le son Rockstore expliqué plus haut refait surface, à notre grand dam. On pourra néanmoins distinguer par la suite quelques parties qui nous permettront de nous faire une opinion sur ce groupe. Formé depuis environ 7 ans par le guitariste chanteur, on sent que Warattah sait officier sur ce genre de scène, ne laissant pas d’endroit vide et haranguant la foule comme il se doit. Dès le début, la joie communicative du frontman est palpable ; il est heureux d’être là et compte bien nous transmettre son envie de jouer ! Coté musique, le quatuor maitrise ses instruments mais ne me transcende pas pour autant car au bout de trois chansons, on se lasse d’entendre et de prédire des structures déjà entendues. Mis à part le chant et les grimasses risibles du guitariste soliste, les Bordelais sont en place et se mettent le public montpelliérain dans la poche, répondant allégrement par des pogos et des circles-pits. Même si je n’ai pas trop accroché, Warattah mérite sa place de première partie. Trois quart d’heure plus tard, le groupe plie bagage et laisse la place aux roadies des Basques qui prennent pas mal de temps à placer le matos, accorder les micros, vérifier les retours…
À la fin, nous aurons patienté trois bons quarts d’heure avant d’entendre les premières notes de Gojira. Il leur aura fallu pas moins de 20 secondes pour retourner un Rockstore chauffé à blanc. J’avais laissé le groupe en 2009 au Sonisphere de Barcelone où nous avions déjà remarqué, avec Yoan (il me suit partout), que les Français n’avaient plus rien à envier aux Américains. Ici, c’est la même sauf que le cadre, plus intimiste qu’un festival de 60 000 personnes, nous fais encore plus prendre conscience de la fessée administrée. Nous offrant un super best of de tous leurs albums (avec un bon son) grâce à « un set chronologique » (dixit Yoan), le quatuor basque est définitivement heureux de jouer à Montpellier comme le rappellera Joe entre deux morceaux. Soit dit en passant, je remarque que le groupe est beaucoup plus à l’aise sur scène car étant réputé statique, il n’hésite désormais plus à bouger, changer de place (Christian), haranguer la foule au micro (Mario) et même slammer ! Tout est massif et ultra carré. Quelle joie de se faire écraser par un tel rouleau compresseur alors que Joe annonce la sortie de « L’Enfant Sauvage », la formation nous gratifie du titre éponyme promettant une belle surprise et une réconciliation avec les sceptiques (et non pas déçus) de « The Way of All Flesh ». À l’instar de l’immense bannière jamais éclairée représentant la pochette du nouvel album, j’aurais aimé écouter un peu plus de nouveauté et reste donc sur ma faim concernant ce point. Qu’importe, après une grosse heure de concert, Gojira se retire après le rappel, transpirant, crevé mais content d’avoir partagé un bon moment avec le public montpelliérain (de tout âge), offrant une standing ovation en scandant le nom du monstre japonais. La salle se vide et chacun repart vaquer à ses occupations houblonesques. Nous rentrons chez nous, les oreilles remplies et les fesses rouges.
Etienne
Photos par Yoan.