Après 8 ans d’absence, Unfold nous revient (enfin) avec son nouvel album « Cosmogon ». Les précurseurs européens du sludge à relents post hardcore nous avaient laissé avec « Aeon Aony » en 2003 pour se mettre, au grand dam des fans, en hiatus. Sorti chez Division Records, la galette comporte 6 titres massifs, agencés entre eux de manière à créer une atmosphère toute particulière, pour le moins intéressante. En effet, le CD commence sous les chapeaux de roue avec une entrée plein fer dans ce que les Suisses savent faire le mieux : des accords lourds, une rythmique pachydermique et une ambiance de désespoir. On pense à du Will Haven de la grande époque mais la différence se fait ensuite, après ce message musico-subliminal du type « Vous avez vu ? On n’est pas mort ! », lorsque l’on se perd dans les méandres de « Cosmogon ». Plus les secondes passent et plus Unfold dévoile son penchant pour les mélodies sombres, alambiquées et terriblement efficaces. On s’enfonce dans les nappes de guitares flirtant de temps à autre avec des instruments atypiques (comme le xylophone) pour revenir à des moments plus colériques et tumultueux. L’auditeur est alors magistralement embarqué sur une mer noire et inquiétante, entre tempêtes et accalmies pendant 40 minutes environ. Ayant (automatiquement) voulu partir sur une comparaison avec « Aeon Aony », je me suis vite rendu compte que cette démarche n’avait pas lieu d’être tant « Cosmogon » se veut différent sans pour autant parler de virage à 180° pour Unfold. Je me contenterais juste de terminer cette chronique en saluant ce retour audacieux et d’apprécier qu’en 8 ans de stand by, les Suisses n’ont pas perdu en qualité de composition.Etienne
