Certains les croyaient morts, d’autres en hiatus et moi, ne les connaissaient que très peu. Tang est pourtant un groupe tenace puisqu’il évolue à Lille depuis 1997. Au compteur, une flopée de concerts (on s’en doute), 2 démos et 3 albums. Fidèle à Emolution Records dès le début, il a fallu néanmoins 4 ans au quatuor pour accoucher de « Dynamite Drug Diamond », 11 titres dans un hardcore multi-facettes très personnel. Impossible de rattacher clairement le groupe à un courant en particulier. En revanche, la musique de Tang me fait plutôt replonger dans les années 90/2000 où le hardcore pouvait être associé sans honte à des mélodies vocales et de guitare comme le faisaient (ou le refont !) At the Drive In ou Glassjaw. Aujourd’hui, la recette ne fait plus trop d’adeptes à part les excellents Tarbais de Subcity Stories (en plus rock) et les regrettés Ampools (en plus violent). Cette veine, Tang l’impose à nouveau avec ce troisième album très bien ficelé et redoutablement efficace grâce, entre autres, à des riffs bétons et des lignes de chant (crié/scandé/chanté/parlé) parfaitement dosées. Mis à part quelques baisses de régime dans « Dynamite Drug Diamond », la répartition des morceaux se veut homogène et nous fait traverser différentes humeurs par différents types d’intensité. Les Lillois signent ici un parfait retour sur le devant de la scène et prouvent qu’ils n’ont rien perdu pendant ce moment d’absence en retrouvant leur place légitimement gagnée. J’ai été agréablement surpris par leur capacité à remettre leur style au goût du jour en y ajoutant une certaine touche actuelle. La nostalgie, ça a du bon.
Etienne