Originaire de Dunkerque, Karnysera développe sa musique
depuis 13 ans maintenant puisque le groupe s’est formé en 1999. Se positionnant
dans un style dark metal teinté d’electro, le trio sort en avril son deuxième
album « À l’aube d’une fin », entièrement autoproduit. Avec une
volonté particulière de se faire connaitre, la formation se donne les moyens en
étant présente sur la toile (Facebook, Bandcamp, Soundcloud, Deezer…),
physiquement (concerts) et sur CD (une démo, un premier album et l’apparition
sur deux tributes distribués à l’échelle européenne). Karnysera est aussi
soucieux de travailler son univers en proposant dans sa nouvelle galette, 13
titres divisés en trois chapitres (Le Malaise, Résistance et La Chute) dont les
textes, en français, figurent dans le livret. Seulement, les morceaux et le
concept du groupe ne m’ont pas convaincus à cause de différents points
techniques et musicaux. Ce qui m’a sauté aux oreilles d’entrée de jeu a été le
son assez médiocre et mal masterisé. Entre la batterie (faite avec un
logiciel), les guitares, la basse, la voix et les effets (samples et synthés),
certains passages sont difficiles à passer tant l’identification des
instruments est ardue. Mauvais choix aussi pour les patterns de la batterie qui
sonne comme la boite à rythme dans Doom (le jeu vidéo) et donne l’impression d’être
bancale (surement la superposition de trop d’éléments). On passera sur la
qualité du son d’abeille de certaines guitares et en retrait, ce qui enlève de
la puissance à l’ensemble. Les samples, bons, sont dans une veine electro goth
qui rappelle Tamtrum (et pas Tantrum) ou encore Bran Terror. Au fil des morceaux,
on s’aperçoit que Karnysera a des idées intéressantes (Lex ou La
Dernière Guerre, sorte de mix entre un Sepultura et un Fear Factory) mais ne
le concrétise vraiment jamais, ce qui devient frustrant. Facette importante
dans le groupe, les paroles et le chant n’arrivent pas non plus à faire
décoller le tout. Avec un grain de voix dans la veine d’un Reuno de Lofofora,
les textes noirs et/ou engagés sont scandés voire rappés comme dans En Grève.
Vous l’aurez compris, « À l’aube d’une fin » ne m’a pas captivé et
beaucoup d’éléments négatifs m’ont empêché d’entrer dans l’univers de
Karnysera. Je tiens néanmoins à souligner la passion du trio et son envie de
partager sa musique qui rencontrera (je l’espère) des fans d’un style qui me
dépasse (peut être).
Etienne