Issu de la scène metal bordelaise, Jenx a sorti depuis 2004 un
maxi 4 titres et un album. Depuis, bon nombre de concerts (avec Oomph, Gojira,
Dagoba, etc.) et de projets (Bande son du film muet « The Call of Cthulhu »)
ont permis au quintet d’affiner son style pour en arriver, aujourd’hui, à « Enuma
Elish ». À travers les 11 titres, le metal indus développé ici est entrelacé
de samples et autres synthés rappelant les Montpelliérains de Hord ou encore Dry
Kill Logic. Certains passages m’ont aussi fait penser au Dagoba des débuts ou à
Meshuggah comme dans The Loss. Le son, travaillé par Stéphane Schott (aux
synthés et à la basse dans le groupe), est froid et puissant, parfait pour le
style de Jenx. Mon coté fine bouche aurait néanmoins aimé un peu plus de
grosseur sur la grosse caisse qui se perd derrière les guitares, diminuant la
puissance de l’ensemble. Lorsque l’on parcourt l’album, on se rend compte qu’il
faut un certain temps aux Bordelais pour rentrer dans le vif du sujet, les
premiers morceaux ne m’ayant pas convaincu plus que ça. Jenx est capable de
sortir de bonnes parties à l’instar de Blood Obsession ou des Sycamore
Part I et II mais c’est à mon avis la voix qui m’a freiné. Bien que
maitrisée et puissante, elle tend bien trop souvent vers un unique registre « chanté
fort » (ni chanté avec des mélodies, ni crié au point d’être saturé
complètement) ce qui dessert très vite les chansons. Point original, les textes
sont basés sur le livre d’Anton Parks, « Les Chroniques de Girku » et
on peut trouver de bonnes idées comme l’incrustation d’un dialogue entre deux
personnages dans Enuma Elish. Bien loin d’être mauvais, « Enuma
Elish » est un album complet, personnel mais fonctionnant au diesel. Il
faudra simplement plus d’une écoute pour pouvoir l’apprécier à sa juste valeur.
Etienne