Gameboy Physical Destruction "S/T" (Rock Electro Noise/Flying Oyster Digital Industries)

Avec un nom pareil, on ne peut s’attendre qu’à du burlesque. Gameboy Physical Destruction est un duo lyonnais du rock electro noise. Après deux efforts (un EP en 2009 et un split avec Royal Mc Bee Corporation en 2010), le groupe sort son premier album éponyme sous leur propre label, Flying Oyster Digital Industries. Si le mot burlesque peut signifier tout et son contraire, on peut essayer d’en préciser ici le sens et/ou de ce qui pourrait caractériser Gameboy Physical Destruction (la formation et l’album) en prenant les trois composantes du style musical. Premièrement, le Rock, dans tous ses états (musicaux ou d’esprits), est ici présent sous différents aspects. On pense évidemment au punk des Béruriers Noirs avec cette boite à rythme et ses patterns très reconnaissables mais aussi aux voix, souvent scandées ou avec de la disto. La guitare et la basse donnent plus d’agressivité à l’ensemble et passent allègrement d’un classic rock à du punk pour continuer sur de l’indus et finir sur du death metal avec quelques touches psychobilly. Deuxièmement, l’Electro est ici représentée par des claviers old school, vintage, 80’ et tout ce que vous voudrez pour que le duo justifie le coté Gameboy du groupe. Il n’est donc pas étonnant de trouver des mélodies en 8 Bit, nous rappelant les Alex Kidd, Zelda ou autre Prince of Persia et rajoute du décalé au décalé. Troisièmement, la Noise (effets saturés, chansons relativement courtes, expérimentations sonores…) finira de me convaincre que Gameboy Physical Destruction détient là un album bien travaillé et faussement dilettante. À l’image de la pochette où l’on peut voir au moins une de leurs influences (l’affiche des Melvins et, peut être, le masque dans la veine d’un Stupeflip ?), les Lyonnais mettent le désordre pour brouiller les pistes et créer un joyeux bordel. C’est spécial, c’est décousu, j’aime !
Etienne