Depuis 2007, les bruxellois de Daggers ne chôment pas et, à raison d’une galette par an, nous proposent depuis Novembre 2011 leur nouveau 9 titres « Euphoria ». Au fil du temps, le style du quatuor s’est durci, commençant par un punk hardcore lorgnant vers The Hope Conspiracy pour en être aujourd’hui à distiller un crust hardcore tendant du coté de Trap Them ou Breach avec cette ambiance sale et haineuse. En une vingtaine de minute, Daggers donne tout ce qu’il peut pour déchainer sa rage sur nous, pauvres auditeurs… et ça marche ! Grâce à une tessiture de voix glaireuse me faisant penser à celle de Ryan Mc Kenney, David Thomas ne donne pas envie d’être approché de près et les instruments, sonnant habilement de manière (très) sale, instaurent un climat tantôt colérique et hargneux, tantôt inquiétant et malsain. Mis à part la très belle pochette faite par Geoff Kern (ayant aussi travaillé avec The Sword), « Euphoria » n’a donc rien de joyeux ou d’amusant. Les quatre belges taillent dans le lard avec une certaine finesse trouvée dans les riffs de Thierry Tönnes, maniant à mon goût parfaitement les accords dissonants comme dans Axes, par exemple. En 9 titres, on s’en prend de tous les cotés et on se dit que les belges prennent un chemin plus personnel de galette en galette, ce qui a pour conséquence de les bonifier (comme le vin), année après année. C’est, à mes yeux, le meilleur album de Daggers. Etienne
