Alea Jacta Est (Hardcore)

Alea Jacta Est ou l'esprit "Toulouse Hardcore" par excellence. A l'occasion de la réédition de "Gloria Victis" en vinyle, j'avais concocté une petite interview pour les cinq vétérans du Vietnam de la Haute Garonne. Tailler la bavette avec ces énergumènes a été un brin difficile puisque seul Olivier a répondu gentiment à mes questions ! A charge de revanche pour les autres. La garde meurt mais ne se rend pas.

Vincent : chant.
Éric : batterie.
Laurent : guitare.
Olivier : guitare.
Pierre : basse.

En 5 ans d'existence, vous vous êtes imposés comme une des formations incontournables dans le paysage toulousain. À quoi est-ce dû ?

Olivier : Ça c’est parce que Pierre (basse) et Lolo (guitare) passent tout leur temps libre dans les bars du centre ville !

« Gloria Victis » sorti sur Useless Pride Records en 2010 rencontre un large succès (avec une réédition vinyle récemment). Est-ce que sa composition s'est faite spontanément ou vous êtes-vous longuement penchés dessus ?

Olivier : En fait on fait tout un peu spontanément et après coup on n’arrête pas de dire « bon faudrait se poser et bien réfléchir les transitions, les blablablabla » et au final, on le fait jamais donc c’est souvent du « brut ». On passe jamais 10 répètes sur une compo quoi… Car en général, plus on cherche et plus on trouve ça naze donc on préfère garder la spontanéité dans la compo, composer rapidement le fil conducteur, l’essentiel de la chanson et prendre un peu de temps pour fignoler mais sans jamais trop forcer. Si on veut que le prochain album ne soit pas un remake du précédent, il faudra certainement que l’on prenne un peu plus de temps.

J'ai vu qu'à chaque enregistrement, vous êtes allés au Bringer Studio. Pourquoi ce choix ? N'avez-vous pas eu envie d'aller voir ailleurs ?

Olivier : C’est en fait un très bon ami qui nous suit/enregistre depuis le début donc spontanément on revient vers lui chaque fois. Pour les 2 morceaux bonus du vinyle, on les a enregistré avec Jey, un autre ingé son car Laurent Bringer n’était pas disponible pour des raisons qui lui sont propres et le vinyle lui est dédié, pour tout ce qu’il nous a apporté, sans lui on en serait pas là. Pour le prochain disque, j’aimerais faire travailler plusieurs personnes dont Laurent Bringer, Jey et Bastien (guitariste de Through My Eyes). À voir selon les finances, le temps et l’envie de chacun !


Comment se sont faits les contacts avec Panda Claw Records et Fono Ltd pour la distribution de « Gloria Victis » respectivement aux USA et en Russie ?

Olivier : Fono LTD a contacté Useless Pride Records par email pour récupérer une licence et sortir Gloria Victis en CD en Russie donc on a tout simplement accepté. Le deal était simple ! Panda Claw Records voulait sortir Gloria Victis en CD au départ et puis finalement a proposé du vinyle donc la fameuse réédition vinyle de Gloria Victis est sortie en coproduction avec Useless Pride Records pour l’Europe et Panda Claw Records pour l’Amérique du Nord. Tout cela grâce à notre ami commun : internet !

En écoutant l'album, j'ai un peu senti que vous étiez fans de films intellectuels avec Stallone, Schwarzenegger ou encore Russell Crowe. D'où vient cette passion pour le pacifisme ?

Olivier : Je me suis permis de corriger la faute à Schwarzenegger héhé ! (J’avais écrit « Schwarzenneger » mais c’était pour voir si c’était un vrai fan ! ndlr) En fait, on est une bande de potes. On adore se marrer et un des trucs qui nous plait le plus est l’action américaine sur exagérée avec des dialogues dignes de Bac + 8, de la poésie et de l’amour. D’où cela vient ? Sûrement des séquelles de notre déploiement au Vietnam…

Il y a pas mal de moshparts aussi. Vos compos sont-elles plus taillées pour le live ?

Olivier : J’aurai tendance à dire que le hardcore est une musique de live donc oui. Et puis en CD, tu ne peux pas retranscrire l’énergie du live…

On sent aussi beaucoup de second degré...

Olivier : Pourtant, ce n’est pas notre genre…

Que représente l'esprit hardcore pour vous ?

Olivier : Je pense que chacun a sa définition. On s’est un peu affranchi des clichés de l’esprit hardcore car en fait, énormément de gens à fond là-dedans nous ont tout simplement saoulés de par leurs clichés et leur intolérance donc on reste très attaché à cette scène mais on n’est pas des prêcheurs de bonne parole. On porte les valeurs qui nous semblent être justes et on vit notre vie. Je ne pourrais pas nous placer dans une case stricte en fait… On n’écoute que nous !

Quelle est la différence entre un bon groupe de hardcore et un mauvais groupe de hardcore ?

Olivier : Ben tu vois le bon groupe de hardcore quand il lâche un riff, ça crache. Alors que le mauvais groupe de hardcore, quand il lâche un riff, ça crache, oui, mais bon voilà.

Peut-on vivre du hardcore (sous forme de groupe, label, tourneur etc.) en France ?

Olivier : Je pense, oui, mais il faut vraiment avoir une envergure de malade. Je dirais que rien n’est impossible mais vivre de ça en France me parait vraiment très compliqué. Possible, oui, mais très difficile…

Quels sont les projets du groupe ?

Olivier : Sortir un 2e album, jouer un maximum, nous faire plaisir, garder cet esprit qui nous est cher à tous les 5, l’aventure ensemble ! Mais notre plus grand projet est une prochaine interview sur Broken Balls. Merci de t’intéresser à nous, bonne continuation à toi dans tes projets !

Etienne