Du haut de ses 3 ans, Abysse n'en est pas moins dilettante. Avec déjà un EP et une multitude de date en bonne compagnie, les Choletais revienne avec «En(d)grave » leur premier album faisant la part belle à un metal instrumental très travaillé. Afin de nous faire comprendre les subtilités du style d'Abysse, Geoffrey, un des guitaristes, s'est gentiment prêté au jeu des questions-réponses !
Vincent : guitare.
Geoffrey : guitare.
Jérémy : basse.
Sébastien : batterie.
Salut, pouvez-vous un peu me raconter l’histoire du groupe ?
Geoffrey : Saluuuuuut, on est quatre potes d’enfance : Vincent et Geoffrey aux guitares, Jérémy à la basse et Sébastien à la batterie ! Nous avons donc une composition assez classique et pratiquons uniquement de la musique instrumentale. On a fait plusieurs démos pour bien trouver notre propre style et développer cet aspect instrumental et voilà, on a pris notre temps pour composer et enregistrer notre 1er album.
Le metal instrumental n’est pas un style très développé en France. Comment en êtes-vous arrivés à en jouer ? Par passion ou par pur hasard, au fil de jams ?
Geoffrey : Un peu des deux. Des jams dans le sens où c’est notre manière de composer, ça se fait très naturellement. Et par passion, dans le sens où on est des potes avant d’être musiciens donc c’est quasi-impossible pour nous d’intégrer une autre personne dans notre groupe. Mais on s’est pas dit « tiens les mecs, on va faire de l’instrumental ! ».
On sent de multiples influences dans votre musique. Quels sont les groupes dans lesquels vous vous retrouvez pour composer ?
Geoffrey : On nous colle beaucoup de groupe sur le front : Opeth, Gojira, Neurosis, Tool, Metallica, Pelican, Mastodon, Death… Quand on nous sort des groupes qu’on connait, la plupart du temps, on aime ces groupes là et quand on les connait pas, ça nous permet de découvrir (on nous a déjà associé à Ahab par exemple).
Et au niveau de vos goûts personnels ?
Geoffrey : On a des goûts assez différents les uns des autres. Plus qu’avant j’ai l’impression. C’est ce qui fait notre diversité ! Mais on est très ouverts. Je pense que ça se ressent fortement dans notre musique qu’on n’écoute pas que de métal.
Pourquoi le chant n’a-t-il pas sa place dans Abysse ?
Geoffrey : Parce qu’on a toujours fait comme ça. Ça nous a toujours beaucoup plu et quand on a fait nos premières démos, on avait des retours vraiment cools qui nous poussaient à continuer dans cette lignée. Mais on a un peu cherché, on a « auditionné » plusieurs personnes et on s’est vraiment rendu compte à ces moments là que, s’il devait y avoir du chant, ce serait nous ! Et la question ne se pose pas pour l’instant.
Le son d’ «En(d)grave » est très propre et recherché. Dans quel studio êtes-vous allés ?
Geoffrey : Tout le mérite revient à David Potvin (Lyzanxia, One-Way Mirror…) du Dôme Studio situé à Avrillé (près d’Angers). On l’a rencontré lors de notre année au conservatoire, on a beaucoup sympathisé, on a fait une démo chez lui, ça s’est super bien passé à tous niveaux et voilà, c’était comme une évidence pour nous d’enregistrer notre 1er album chez lui et on compte déjà faire les prochains là-bas. C’est un peu le papa du groupe !
Que signifie En(d)grave ?
Geoffrey : Une contraction du mot End et Engrave. End car on s’est inspiré d’animaux qui ont disparus pour nous donner quelques pistes de composition. Et visuellement, le Engrave car on avait l’idée d’imager ces animaux par des tâches de Rorschach et laisser le spectateur voir ce qu’il veut à travers cette trace et la musique. On a toujours voulu donner ce sens à Abysse, comme aux tâches de Rorschach, d’attribuer des images selon ce qu’on ressent.
Qu’espérez-vous avec ce premier album ?
Geoffrey : De faire parler de nous évidemment, trouver des dates cools, un tour support pourquoi pas ! On espère beaucoup de chose mais on se projette pas trop parce qu’on sait que c’est difficile de faire de la musique, encore plus de faire du metal et encore plus de faire l’instrumental donc on se contente de prendre notre pied à chaque concert.
Vous allez jouer au Hellfest cette année. Sans vous demander si vous êtes heureux, comment êtes-vous à trouver ce plan ?
Geoffrey : On y a déjà joué en 2010, à minuit le dimanche soir, en même temps que Kiss, Bloodbath, et Garcia Plays Kyuss donc autant vous dire que les 30.000 personnes n’étaient pas au Metal Corner devant nous mais c’était quand même génial pour nous, on a pris notre pied devant les personnes qui étaient quand même présentes ! Et pour cette édition, on est les premiers surpris ! Évidemment avec l’album, on comptait les harceler pour y jouer mais ils l’ont fait avant donc on est très flattés et heureux !
Que pensez-vous de ce festival ? Évènement annuel du metal en France ou supermarché avec trop de groupes, reniant ses origines DIY (cf le Furyfest) ?
Geoffrey : C’est un évènement incroyable, on y va depuis 2006 et on voit le site, l’affiche grandir, des gens du monde entier venir faire la fête 3 jours et c’est assez dingue et de nous dire que ça se passe non seulement en France mais à moins d’une heure de chez nous. Ces gens ne renient par leur origines, au contraire, ils ont toujours le même discours à dire qu’ils préfèrent privilégier l’éclectisme, qu’ils préfèrent avoir 150 que 20 têtes d’affiches monstrueuses. C’est une façon de faire et un travail admirable. Et c’est devenu une grosse référence, tout groupe de Métal voit le Hellfest comme LA grosse étape à franchir, c’est un pallier très motivant !
Hormis cette date, y a-t-il d’autres endroits dans lesquels vous allez passer ?
Geoffrey : Nous avons fais notre release il y a quelques jours avec Hypno5e à Nantes, ça s’est super bien passé ! On est en train de préparer d’autres dates mais rien d’officiel à part le Hellfest et une date aux Herbiers le 18 avril !
Un oubli ?
Geoffrey : Non, c’était parfait !
Etienne
Photo live par Anthony Dubois.
Autres photos par Frank Potvin.