HyperDump "Rational Pain" (Metal Crossover/Klonosphere, Season of Mist)

Même après plusieurs écoutes assidues, il est parfois difficile de savoir où le groupe veut aller avec sa musique. Souvent, à trop vouloir l’être, on se perd dans les méandres d’un style « différent ». Hyperdump, en mélangeant multitude de dérivés du metal, aurait pu tomber dans ce piège susnommé mais il n’en est rien ! Fondé depuis 2007 à la suite du split de différentes formations, le quintet a mis beaucoup de temps à sortir leur premier album, « Rational Pain », puisque l’enregistrement a commencé en 2009 pour que le disque sorte chez Klonosphere et Season of Mist en 2012 (l’envie de – vraiment – bien faire ?). Pour les Picards, la recette de leur style reste assez compliquée si l’on rentre dans les détails mais si vous prenez une plâtrée de Strapping Young Lad, des énormes cuillères à soupe de Faith No More, un zeste de Fear Factory, une pincée de Skindred, saupoudrez de Staind et des miettes d’Orgy, vous arrivez à une image à peu près correcte de ce qu’est Hyperdump avec « Rational Pain ». Passée l’erreur du morceau « qu’on-ne-sait-pas-ce-qu’il-fout-là » Wake Up (le saupoudrage Staind !), les 8 autres titres (officiels) partent positivement dans tous les sens. On se prend de la rafale de croches dans les dents vacillants parfois vers le death (la plâtrée de Strapping Young Lad et le zeste de Fear Factory), des moments plus mélodiques portés par un chanteur ayant un timbre puissant et un grain particulier (les cuillères à soupe de Faith No More et son chanteur méconnu), des moments jump néo metal (la pincée Skindred) avec quelques effets de voix et de synthés bien placés (les miettes d’Orgy). « Rational Pain », terminant sur un dixième morceau caché (reprise jazzy d’un de leurs titres, cherchez !), a quand même quelques moments où les influences se font un peu trop sentir mais ne le pénalisent pas pour autant. Un moment réticent, je me suis finalement laissé happer par la musique d’Hyperdump qui nous propose là un bon premier album sorti de derrière les fagots. C’est Mike et Devin qui seront contents.
Etienne