Avec la sortie de leur deuxième EP, les Floating Wood se frayent un bon chemin bien mérité malgré leurs galères de line up et autre. Leur style influencé par le gros son de Black Sheep Wall, la finesse de Rosetta, la technique de Born of Osiris et consorts se perd dans une multitude d'influences. Leur post core vitaminé n'est qu'un point de départ pour partir vers de nombreux horizons chaotiques. Entretien et explications avec Yann et Anto.
Anthony : guitare.
Yann : batterie.
JX : basse.
Tristan : chant (live).
Yann : Salut ! Alors le groupe a subi comme à son habitude un changement de line-up, à savoir que Rémi ne fait plus parti du groupe étant donné l'ampleur prise par son projet personnel (The Algorithm ndlr) et le temps que ce dernier lui demande… Du coup, on se retrouve avec une formation basse, batterie, guitare et Tristan comme session man en attendant de se trouver un chanteur.
Anto : On travaille actuellement sur un apport électronique qui viendrait compléter d'une manière nouvelle la musique du trio. Cet effort est en cours d'expérimentation mais on ne veut pas trop en dire pour le moment, le groupe est actuellement en mode laboratoire !
Quelques petites précisions sur ce dit EP. Comment s’est passé la phase de composition ? Qui amène les idées ? Y avait-il une direction précise vers laquelle vous vouliez vous diriger en comparaison de votre première demo ?
Yann : La phase de composition s'est déroulée en 2 temps: certains morceaux sont assez vieux, nous pensons notamment à David qui a été composé avant même l'enregistrement de la démo. À l'inverse, le morceau Remanto a été composé à l'arrivée de Rémi dans le groupe (février 2011). L'arrivée d'un deuxième guitariste nous a permis de retravailler les morceaux et de leur donner une dimension plus intéressante à notre sens.
Anto : En comparaison de la démo, le groupe s'est dirigé vers un univers plus énervé tout essayant de garder le coté atmosphérique de notre musique, et même de le développer avec l'apport de samples et autres nappes électroniques.
Yann : Néanmoins, pour nous cet EP n'a pas été réalisé dans un but précis étant donné que les morceaux ont été composés il y a maintenant pas mal de temps sans réel fil conducteur, c'est juste pour nous un moyen de graver ce que fut groupe à un moment donné. Ça nous aura aussi permis de prendre le recul nécessaire quant à la direction que l'on veut réellement prendre.
Comment s’est passé l’enregistrement au Grand’ Ma Studio (celui de WeaksaW) humainement et musicalement ?
Yann & Anto : UNE AVENTURE !!!
Yann : Non sérieux que des bons moments. Tristan et Charles sont justes les mecs les plus cools du monde, comme le reste des Weaksaw qui sont des amis de longues dates. Le fait est que les prises instrumentales ont été assez vite enregistrées mais nous avons eu pas mal de problèmes avec notre ancien chanteur et on a dû se séparer de lui au moment de l'enregistrement. Du coup nous avons demandé à Tristan si ça l'intéressait de faire les parties chants, ce qu'il a tout de suite accepté. Et pour le coup, je ne vois pas comment on aurait pu espérer mieux ! Le travail qu'il a fait est juste énorme et nous a vraiment botté le cul. On l'en remercie encore grandement car il a su apporter quelque chose à notre musique ! Malgré le temps que ça aura pris, le travail qu'ils ont fait sur le son a su donner une sonorité particulière à l'EP, loin des surproductions actuelles tout en aillant sa note personnelle.
L’artwork est bien chiadé. Qui s’en est chargé ?
Yann : El Grande Sénor J.J. Aka Jérémie Jimenez, connu par certains comme aillant été le bassiste du groupe Darla (RIP bitches). Ce mec est le 4e membre invisible de Floating Wood, depuis le tout début on s'est toujours tourné vers lui les yeux fermés pour illustrer notre musique et ce, sans jamais être déçu. Il a d'ailleurs fait un travail de fou pour l'EP en réalisant les covers en 3 jours !!!
Anto : On adore son univers (vous pouvez aller voir ses travaux sur son Flickr) et notre collaboration vous réserve encore plein de bonnes surprises !
Vous avez la poisse avec les chanteurs… Quelle place accordez-vous aux paroles ?
Anto : Étant donné que l'on a jamais eu un chanteur foutu d'écrire 3 lignes en anglais, les textes ont été écrit par JX et Yann pour l'EP, Tristan a donc récupéré et arrangé les textes afin de gagner du temps. Les paroles sont assez imagées et peuvent être interprétées différemment par chacun. Nous ne cherchons pas à faire passer un message codé ou autre, ce sont juste des histoires sur un thème qui partent souvent de privates jokes.
Au niveau de votre implantation géographique, vous oscillez entre Narbonne et Toulouse. Comment voyez-vous ces deux villes pour un groupe tel que le votre ?
Yann : Tout d'abord c'est vraiment différent comme villes: pour nous Narbonne c'est le gros village où on est née et où on a notre local personnel pour répéter. On connait assez bien le peu de gens qui participent au développement de la scène locale et c'est toujours un plaisir d'y jouer car on sait que l'on va voir des têtes que l'on connait et que l'on apprécie. Mais le fait est que l'émulation pour un groupe qui veut essayer de se faire un nom n'est pas suffisante, c'est donc pour ça que l'on s'est installé sur Toulouse.
Anto : Et là, c'est une autre histoire. La ville compte déjà de nombreux supers groupes locaux et s'y faire une place avec notre style de musique pas bien défini est assez dur. Mais les choses évoluent petit à petit. On a d'abord nous même organisé un concert dans la caves de l'Arsene Lupin avec les narbonnais de Resentful Mind (respect aux 30 personnes qui sont restées 2h à piter dans 15 mètres carrés !), puis on a partagé une date au Caves de la Notté grâce à Paul de Battle of Britain Memorial et dernièrement nous avons eu la chance de jouer à la Dynamo grâce au Lapin Noir qui compte des membres du groupe toulousain Néphalokia avec qui on s'entend super bien !
Pour vos deux galettes, vous avez tout de suite décidé de les mettre en libre téléchargement. Pas envie de chercher un label ?
Yann : Le fait est qu’à 2 reprises, aussi bien pour la démo que pour l'EP, la sortie du disque s'est tout de suite enchainée avec le départ d'un membre du groupe. Ce qui nous a empêché de vraiment pouvoir promouvoir à fond ces sorties. Mais comme je te l'ai dit plus haut, nous avons eu le temps de prendre du recul sur cet EP et au fur et à mesure on trouvait les morceaux moins intéressants et pas satisfaisants quant à nos attentes personnelles. C'est donc pour ça que l'on a tout de suite pensé à donner notre musique et que nous travaillons dores et déjà sur un prochain enregistrement, plus mature et plus approfondi, avec lequel on compte bien essayer de trouver un label.
Votre son est très travaillé. Est-ce que ça vous freinerait si vous étiez amenés à faire une tournée de jouer dans des lieux pas forcément adaptés (squats, lieux autogérés, petits cafés-concerts…) ?
Anto : Pas vraiment car comme on disait plus haut, on a déjà joué dans des caves et je pense que c'est tout aussi intéressant et enrichissant que de jouer sur une scène. L'atmosphère de notre musique et l'image scénique chaotique que l'on cherche à donner correspondent bien a ce genre de lieu. C'est vraiment unique comme expérience, être si proche des gens. C'est d'ailleurs la chose préférée du groupe : partager sa musique devant des gens, que ça soit dans une cave de 10 metres carré ou sur une vraie scène.
Qu’ont les américains, que nous les européens n’avons toujours pas ?
Yann : Un public déjà ! Le hardcore fait vraiment partie de leur culture et les moyens mis en œuvre par les labels américains sont juste incomparables avec la France !
Anto : Ce style de musique est vraiment intégré à la culture américaine alors qu’ici c'est encore minoritaire. En Allemagne, en Belgique et en Angleterre les choses sont différentes. Il suffit de regarder la majorité des tournées européennes des groupes américains : 5 dates en Angleterre, 7 en Allemagne et à la fin une date Parisienne si on a de la chance !
Que vous inspire le crabcore ?
Anto : Un mauvais groupe dont on préfère taire le nom. C'est aussi pour ça que l'on ne se prend pas la tête à essayer absolument de classifier notre musique parce qu’avec toute les fusions actuelles et les noms pourris donnés à des styles purement éphémères (Deathcore, Djent, T-Pain Core...), ça ne mène a rien. Les gens disent que l'on fait du Djent par ce que l'on joue sur 7 cordes mais nous on voulait juste sonner aussi gras que Black Sheep Wall !
Yann : On s'efforce juste de faire une musique sincère et qui nous représente vraiment.
Y a-t-il quelque chose que j’aurais oublié ?
Yann : Je ne pense pas, en tout cas merci à toi Etienne, pour ce que tu as fais et ce que tu continues de faire si bien pour des groupes comme le notre. Merci aussi à tout nos amis et ceux qui sont toujours là pour nous soutenir, nous ne sommes rien sans vous. Le groupe reste ouvert à n'importe quelle proposition de concert, les personnes intéressées peuvent nous contacter via l'adresse mail suivante: wood.floating@gmail.com
Anto : Soyez attentif ! Les prémices du nouveau Floating Wood arriveront bientôt et risquent d'en surprendre plus d'un.
Etienne
Les trois dernières photos sont de Giovanni Roseau.