« Soigner le mal par le mal ». C’est ce que je me dis toujours et les feux très regrettés Madame de Montespan ont surement cet adage pour favori. Deux ans après leur séparation, les Parisiens reviennent de façon encore plus malsaine avec Cathedraal, leur nouveau projet. Premier album donc pour ce nouveau groupe de musiciens aguerris, « Voix Blanches » se compose de 10 titres sulfureux, haineux et noirs, très noirs. Reprenant ce qui faisait le style de M2M, la musique de Cathedraal se veut plus mélancolique et axée sur des passages aux tempi relativement lents. Même si le groupe n’abandonne pas les parties screamo hardcore à la Gameness ou encore Sons of Saturn et les textes en français à la Celeste, où l’espoir n’est pas (du tout) au rendez-vous, on dénote l’ajout de piano et autres instruments à cordes de type violon et violoncelle ce qui a pour effet d’ajouter de la lourdeur à l’ensemble et d’embarquer derechef l’auditeur dans une spirale magnifiquement négative. Tournant autour de 5 minutes, les morceaux sont à la fois différents les uns des autres (ils peuvent s’écouter séparément) et complémentaires (les guitares et les paroles font en sorte de tisser un fil rouge cohérent) ce qui permet de se perdre volontairement et aisément dans « Voix Blanches ». Ce premier opus fait penser à un phénix renaissant de ses cendres avec une orientation modifiée dans les détails. De Madame de Montespan ne reste que la partie la plus sombre accentuée encore et encore. Beau premier jet pour Cathedraal et j’ai hâte de voir la suite. En attendant, je vais me pendre.
Etienne