Installé à Cholet, Abysse compose et peaufine depuis 2009 son premier album sorti aujourd’hui chez Blue Wave Recordings. La musique sortie uniquement des instruments (pas de chanteur) est orienté vers un metal/post hardcore atmosphérique et progressif dans la veine des Cult of Luna, Isis, Year of No Light, Neurosis, Pelican ou encore les revenants de Hypno5e. Complexe et multiple, le style d’Abysse part dans diverses directions et permet à l’auditeur de plonger dans différents mondes à travers une seule chanson (on sent par moment l’influence de « Blood Mountain »). À l’écoute des 7 titres composants « En(d)grave », on comprend pourquoi les Choletais insistent sur le fait d’avoir passé trois ans sur la composition et l’enregistrement, du moins la recherche d’un son personnel. Ce-dit son est aussi léché que les morceaux, ce qui rajoute du plaisir à se laisser porter à travers l’album. Le voyage proposé ne sera pas non plus de tout repos car le quatuor manie extrêmement bien les passages entre furies et accalmies. Tout comme Nojia, que j’avais chroniqué l’an dernier, Abysse passe haut la main l’épreuve de la fluidité dans un style réputé complexe et difficile d’accès. Avec un travail aussi propre et un artwork catchy (le coup, qui marche toujours, du cerf ressemblant à Saint Hubert, patron des chasseurs… ou Jägermeister la marque d’alcool !), nul doute que le groupe peut prétendre à sa place sur la scène metal atmosphérique nationale, encore trop peu développée à mon goût. Il serait désormais intéressant de savoir comment les compositions passent l’épreuve du live. En attendant de voir, je réécoute !
Etienne
