Dans une époque où la huit cordes et les mosh parts sont maîtres, il est des irréductibles qui nagent à contre-courant en ce moquant éperdument des phénomènes de mode ou encore de l’actualité du style dans lequel ils s’engouffrent. Verdun en fait partie. Ayants choisis comme crédo Satan, le doom et le sludge, les cinq montpelliérains ont déjà partagé l’affiche avec des groupes tels que Sofy Major, Membrane ou encore Kylesa et Electric Wizard ! Les débuts glorieux du groupe continuent avec cet EP sorti en collaboration avec Head Records (CD) et Throatruiner Records (K7) et enregistré chez Mouffy (Illegal Process, Monsieur Brenson, Goodbye Diana…), mixé par Niko Mazette (Superbeatnik, Öfö Am) et masterisé par Yoan Poncet. Sachant que Verdun compte des membres de Raspoutine, Grandizer et Fleshdoll, on comprend mieux pourquoi le quintet était voué à la réussite : l’expérience et la qualité des membres associées à la fine fleur de la production montpelliéraine ne peut donner que du bon. « The cosmic escape of Admiral Masuka » comporte 3 titres d’une dizaine de minutes chacun et les influences avouées par le groupe (Hawkwind, Pentagram, Black Sabbath, Saint Vitus…) se font ressentir. La lenteur et la lourdeur sont très présentes autant que les riffs imparables et faciles à retenir. Verdun sait aussi allier de longs passages instrumentaux lorgnant vers le psychédélique et l’improvisation. On regrettera le chant et les effets pas assez bien travaillés à mon goût car sous mixés et étouffés sous la masse instrumentale. Dommage d’autant plus que la qualité de composition et d’interprétation de Dadoo n’est plus à prouver. La formation signe là un très beau coup en présentant un style assez peu développé dans le sud de la France et arrivera très certainement à faire de nouveaux adeptes car leurs compositions sont très abordables pour les non-initiés. Comme quoi, pactiser avec le démon, ça a du bon.
Etienne