Sofy Major & Membrane "Split" (Noise Hardcore/Basement Apes Industries, Impure Muzik, Prototype Records, Bigoût Records, Ocinatas Industries)

La joie s’est emparée de moi lorsque j’ai ouvert ma boite aux lettres et découvert dedans l’enveloppe abritant le split de Sofy Major et Membrane. Figurez-vous ! En un cd (ou vinyle 12" plutôt), on peut apprécier la rencontre entre, respectivement, les nouveaux maîtres et les papas du noise hardcore français. Difficile, encore une fois, de rester objectif quand on a deux groupes dont on est très fan. Le split est composé de 7 titres (4 pour Sofy Major et 3 pour Membrane).
C’est Sofy Major qui attaque la galette avec la lourdeur et la puissance qu’on lui connait. Après un excellent « Permission to Engage », les clermontois continuent dans leur lancée et proposent quatre titres atomiques, sombres, puissants tout en gardant un groove certain. Le son est à l’image du groupe : massif et sale. Il a été enregistré par Laurent Sausol au Studio Palissy (Crankset, Kafka, The Elderberries…), mixé par Andrew Schneider (Unsane, Converge, The Red Shore et aussi présent pour « Permission to Engage ») et masterisé par Nick Zampiello (Torche, Cave In…) qui s’est aussi occupé des titres de Membrane pour le split. Sofy Major nous propose ici un large panel de ses capacités en gardant une base et un son noise hardcore lorgnant tantôt vers le sludge (Ruin it all, Once was a warrior), tantôt vers du rentre-dedans avec des mesures composées (Doomsayer & Friends, Some more pills). Jolie baffe, dans la lignée de « Permission to Engage ».
Membrane entame sa partie avec trois titres. J’avais découvert Membrane aux Eurockéennes de Belfort en 2004 et à cette époque-là, je n’avais pas du tout accroché tout simplement parce que je n’étais pas encore adepte de ce genre de musique (pour ne pas dire fan de neo metal). Les années passèrent et comme il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis, je décidais de m’y repencher. Aujourd’hui, je comprends l’influence que ce groupe a eu sur la scène française et les affiliations sont nombreuses (Celeste, Selenites, Sofy Major évidemment etc.). Les Vésuliens distillent un noise hardcore très massif au tempo relativement lent. Les morceaux durent 6 minutes en moyenne et le groupe fait la part belle aux passages instrumentaux couplés avec des larsens. Membrane n’en oublie pas pour autant de mettre énormément d’intensité comme dans Small Fires. On sent la lourdeur et la détresse et on aime ça !
Ce split remplit donc sa tâche : c’est une bonne entrée en matière pour ceux qui s’intéressent à ce style. La galette est peut être trop courte pour faire le tour de ces deux groupes mais on a quand même le temps d’apprécier ce qui se fait de mieux dans le noise hardcore français actuel. Fans ou pas, je vous recommande chaudement ce split.
Etienne