Plebeian Grandstand (Chaos Hardcore)

Tauliers en France de la scène post-chaos-extrême-tout-ce-que-vous-voulez-core, Plebeian Grandstand s'est imposé grâce à sa qualité d'écriture et ses compostions rentre dedans. Signés chez deux labels qui ont le vent en poupe en ce moment (Basement Apes Industries et Throatruiner Records), les toulousains sont revenus cet été avec un split en compagnie de groupes américains (Bone Dance et Divider) et sont partis en Russie avec Euglenia en début d'automne. Retour sur le parcours atypique et à succès pour un groupe atypique et à succès.
Simon : guitare.
Adrien : chant.
Cymon : basse.
Raphaël : batterie.



Salut, comment allez-vous après la tournée en Russie ?
Simon : Salut ! Et bien écoute, on est un peu revenu sur les genoux mais la tête remplie de souvenirs ! Ça a été vraiment une grosse expérience pour nous, à tous les niveaux.

Comment avez-vous eu l’opportunité d’y aller ? Est-ce grâce au split ?
Simon :En fait, j’étais en contact depuis plus d’un an avec Sanya d’Euglena, groupe russe avec qui nous avons fait toute la tournée, donc ça fait un petit moment qu’on réfléchissait à la chose et qu’on essayait de mettre ça en place. Le split n’est sorti que cette année, mais nous espérons que cela va nous ouvrir des portes pour notre prochaine grosse tournée.

En parlant de split, après vous être imposé dans votre style en France, vous vous exportez internationalement. Est-ce voulu par l’ensemble du groupe ou plutôt le hasard qui fait bien les choses ?
Simon : Oui, c’était voulu par l’ensemble du groupe, nous avions vraiment envie de partager une sortie avec des groupes américains.

J’ai vu une vidéo sur internet où vous enregistrez (surement pour le split) dans une énorme salle vide (je suppose que c’est le Zénith de Toulouse). Pouvez-vous nous dire un mot sur vos méthodes d’enregistrement et si elles sont toujours les mêmes pour les trois cds que vous avez fait ?
Simon : Oui, c’était bien les sessions d’enregistrement pour les titres du split sur cette vidéo. Vu que nous n’avions que quelques titres à enregistrer, nous avons voulu tester quelque chose de spécial pour la batterie, à la fois faire des prises de sons très proches et d’autres très éloignées pour avoir une reverb monstrueuse. Le processus d’enregistrement diffère suivant les disques (par exemple, « How Hate Is Hard To Define » a été enregistré en 6 jours, dans une maison isolée en pleine campagne) mais nous travaillons toujours avec la même personne, Luc Ferré aka O’O studio, c’est un peu le 5ième membre du groupe.

Quelles sont vos influences quand vous composez ?
Simon : C’est justement lorsqu’on compose qu’on essaie de ne pas être trop influencé, on se concentre plus sur les émotions et les ambiances que l’on a envie de développer avant tout.

Et quand vous êtes de simples auditeurs ?
Simon : En tant que simples auditeurs, nous sommes des boulimiques de sons, au delà du style musical que l’on développe avec Plebeian Grandstand. Par exemple, Raphaël (batterie) et Cymon (basse) jouent dans Mc Monsieur (formation hip hop éléctro), Cymon joue également dans Yoshi Tonku (math rock), Adrien (chant) et moi même jouons dans Montreal On Fire, (indie-rock), Adrien joue également dans Noir Coeur (chill wave) et moi dans Ancre (math rock). Donc comme tu peux le voir, en tant que simples auditeurs on aime beaucoup de choses !

Un petit mot sur le collectif Antiheroes ?
Simon : Antiheroes c’est la famille, un collectif regroupant pas mal de groupes de Toulouse et quelques groupes parisiens. Ce sont des gens avec qui nous sommes proches et avec qui nous partageons les mêmes « valeurs ». www.antiheroes-collective.com, c’est une grosse database avec toutes les infos et news concernant les groupes, et surtout beaucoup de free download. Le site est maintenu et développé par Romain Barbot, Yoann Bohler et Henri Beteille qui ont réalisés un énorme boulot, allez-y faire un tour et télécharger ce qui vous plait !

Comment arrivez-vous à concilier le travail et les groupes ?
Simon : C’est beaucoup d’organisation ! Effectivement dans Plebeian Grandstand tout le monde travaille ou étudie, donc on est contraint de prévoir les choses pas mal de temps à l’avance et de bien s’organiser, ce qui n’est pas toujours facile !

La musique de Plebeian Grandstand est très violente mais vous insistez aussi sur le fait qu’elle est libératrice. Pouvez-vous étayer un peu plus cet aspect ?
Simon : Dur d’expliquer, mais c’est ce que l’on ressent lorsqu’on joue notre musique. Au quotidien, on est plutôt des gars tranquilles, on ne sacralise en aucun cas la violence, mais on aime se pousser à bout musicalement et développer une esthétique extrême dans notre musique. « Libératrice » car, comme tout le monde je pense, on accumule au quotidien des frustrations, des émotions parfois pas vraiment positives, des réflexions assez sombres, les stigmates de la violence de notre société moderne et ça nous fait du bien de recracher tout ça dans notre son, d’avoir un espace pour « lâcher prise ». On a l’habitude de dire que Plebeian Grandstand est comme un exutoire pour nous.

Peut-on faire un pont entre Plebeian Grandstand et Montreal on Fire ?
Simon : Difficile, mais on peut cependant dire qu’on peut retrouver dans Montreal On Fire une certaine forme de mélancolie et de désespoir que l’on peut aussi retrouver dans la musique de Plebeian Granstand.

Vous avez fait de nombreuses premières parties prestigieuses. Y en a-t-il une qui vous manque à votre palmarès ?
Simon : Il en manque encore beaucoup haha ! Je ne sais pas, là comme ça je dirai Elitist ou Indian.

Un dernier mot ?
Simon : Juste remercier Matthias de ThroatRuiner Records et Fred de BasementApesIndustries pour leur soutien sans faille, et merci à toi pour cette interview, longue vie à Broken Balls !

Etienne