Vince : batterie.
Raf : basse/chant.
Ghis : guitare/chant.
Vous êtes formés depuis 2007. Quel regard portez-vous sur votre parcours, jusque-là très bon (deux galettes très bien accueillies, des tournées, des festivals, des premières parties de luxe...) ?
Ghis : A part te dire que jusqu'à maintenant on s'est bien marrés, qu'on se marre encore comme des cons et que comme dirait l'autre, pourvu que ça dure, y'a pas grand chose à dire ! Peut-être qu'un jour on prendra le temps de se retourner pour regarder en détail ce qu'on a fait et peut-être qu’on y trouvera de quoi se toucher le pipi mais pour l'heure on se contente de vivre les choses simplement, de prendre les choses comme elles viennent... On ne va pas sauver l'humanité, on fait juste du bruit ! Après c'est sûr qu'à chaque fois qu'on ressort de notre tanière pour un concert ou qu'on s’attelle à de nouvelles compos, on ne redémarre pas de zéro, plus on avance plus on a envie d'aller loin, plus on joue et plus on a envie de prolonger la fête ! Donc encore une fois, pourvu que ça dure !
Vous mélangez plusieurs styles dans votre musique. Est-ce la volonté de chacun d'intégrer son style de prédilection ou est-ce le fruit d'une collaboration à trois ?
Ghis : Nous écoutons tous les trois des choses variées et il est naturel que ça ressorte d'une manière ou d'une autre. Ceci dit, il n'y a rien de conscient, on ne se dit pas « tiens il faudrait faire un passage comme ça avec un truc dans tel ou tel style »... Quand nous composons, le seul impératif que nous nous fixons est que le résultat doit avoir son « identité », ne pas ressembler comme une copie à ce que nous avons pu déjà faire et que remis dans un ensemble, le tout doit avoir du relief. Et aussi empêcher Vince de jouer des trucs trop bien avec des mesures asymétriques que si t'es pas batteur tu peux pas comprendre. Après ça sort comme ça sort !
De la démo au premier album, on sent quand même que le grind est le style principal que vous écoutez. Que représente t'il à vos yeux ?
Ghis : Je ne suis pas sûr que nous écoutions principalement du grind... on en écoute beaucoup c'est sûr mais en ce qui me concerne, je pense écouter au moins autant de musique classique, de punk, de crust ou de hip hop que de grind, même si j'ai mes crises pendant lesquels je n'écouterais rien d'autre ! Ceci étant dit, et même si j'ai toujours eu horreur du concept d'appartenance, je ne voudrais pas être rattaché à une autre scène ! Le grindcore, c'est la rage et la liberté absolue. Point barre.
L'humour est aussi présent et donc important ?
Ghis : Important oui, mais pas déterminant. Je veux dire par là que si on se permet des trucs plus « léger » sur des visus ou que l'on fait parfois les cons sur scène ou en interview, notre musique et nos paroles restent sérieuses. Et quelque part même notre humour est « sérieux », une forme de cynisme en prolongement de nos paroles... Et c'est important parce que comme je l'ai déjà dit, on fait du bruit, on va pas révolutionner la musique, rien de ce que nous dirons ou ferons ne changera la face du monde. En tant qu'individus, on est pas vraiment du genre dépressifs chroniques, on se marre même de ce qui peut nous toucher, donc fatalement ce qui sort est à notre image. Toi qui a une tête de clown tu peux comprendre ça, non ? (À l'origine, le fanzine devait s'appeler Bozzo Balls mais c'était déjà pris... Ndlr)
Comment se sont passés la composition et l'enregistrement de « One loud noise and it's gone »? Avez-vous réalisés tous les objectifs que vous vous étiez fixés ?
Ghis : Oulà, ça commence à dater tout ça ! Bon, la compo se passe toujours à peu près de la même façon : Raf ou moi on trouve un riff qu'on essaye d'organiser pendant que Vince tape un truc trop bien avec des mesures asymétriques que si t'es pas batteur tu peux pas comprendre sans écouter ce qu'on fait... Au bout d'un moment je m’énerve, je hurle et Vince arrête de taper mais fait la gueule, pendant ce temps là, Raf a trouvé un truc mais c'est nul alors je hurle, Vince se remet à taper son truc trop bien avec des mesures asymétriques que si t'es pas batteur tu peux pas comprendre, Raf joue son truc nul par dessus et moi je pleure... au bout d'un moment, de rage je fais n'importe quoi et on dit que ça fait un morceau. Après on va au Bringer Studio et Laurent nous dit que c'est pas mal mais que ce serait mieux si on jouait ensemble et comme ni lui ni nous n'avons que ça à foutre, on trouve rapido un compromis qui n'a rien à voir avec ce qu'on imaginait. On avait fait l'expérience avec l'EP, du coup on ne se fixe plus le moindre objectif, ça sert à rien.
Comment se sont passées les dates qui ont suivies ?
Ghis : Super, merci. Vince tapait un truc trop bien avec des mesures asymétriques que si t'es pas batteur tu peux pas comprendre entre les morceaux et Raf racontait des blagues, du coup je buvais beaucoup de bière, ma santé en a pris un coup et je suis sur liste d'attente pour un greffe de foie.
Pouvez-vous nous parler de votre passage à l'Euroblast et au Brutal Grind Assault ?
Ghis : Je pourrais mais j'ai pas envie. Non, sérieusement, c'est sûr que ça fait des putains de belles dates avec des putains de bons groupes mais dans le lot des concerts qu'on a pu faire jusqu'à maintenant, c'est limite marginal comme plans... Je pourrais te dire combien c'est cool d'arriver sur ce genre de fest avec une orga qui fait pas rire, de jouer dans des conditions de rêve avec un son qui le fait, avec des gens qu'ils sont über cool... Mais on a fait tout un tas de dates peut-être moins prestigieuses sur le papier avec des orgas plus artisanales mais pas moins cool, dans des salles ou des squats avec des acoustiques de merde sur des sonos soviétiques mais avec des furieux en face qui nous ont mis des paillettes dans les yeux pour quelques décennies... Ne serait-ce que par égard pour tous les motivés qui montent des concerts avec 3 bouts de ficelles et leurs couilles, j'ai pas envie de faire de « hiérarchie » dans les dates. J'espère qu'on fera encore beaucoup de dates comme le BGA ou l'Euroblast ou le Brutologos, mais j'espère aussi encore beaucoup de dates en squats ! (Respect. Ndlr)
Lors de votre dernier concert, avec Wormrot, j'ai remarqué que vous avez accéléré et raccourci le set. Était-ce volontaire ?
Ghis : Oui, Vince s'est remis au sport, moi j'ai arrêté de fumer et la copine de Raf était dans la salle du coup, il n'a pas osé raconter de blagues, c'est pour ça...
Ghis : Pas trop mal... là on est en phase de peaufinage, arrangement et compagnie et jusqu'à présent on est plutôt contents. Il y aura peut-être un passage avec un truc trop bien avec des mesures asymétriques que si t'es pas batteur tu peux pas comprendre dedans mais c'est pas sûr. Pour le reste on en reparlera à sa sortie !
Pourquoi avez-vous décidé de monter votre propre label NMV Records ?
Ghis : Parce que les seuls labels que nous aurions potentiellement pu intéresser nous on vu sur scène quand Vince n'avait pas encore repris le sport et que Raf racontait des blagues et que moi j'étais bourré. C'était pas vendeur. Non, en vérité on a même pas essayé de démarcher qui que ce soit... je crois qu'une fois l'album enregistré, on était juste pressés de le sortir et de toute façon, qui est-ce que ça pourrait intéresser de sortir un groupe comme nous ?!
Qui est-ce qui reçoit le plus de sous vêtements lors des concerts ?
Ghis : Vince. Mais pas parce qu'il est le plus beau ou qu'il peut taper des truc trop bien avec des mesures asymétriques que si t'es pas batteur tu peux pas comprendre entre les morceaux et que du coup ça impressionne trop les nanas hein ! Non, c'est parce que Raf et moi ne sommes pas célibataires et que nos moitiés respectives nous font respectivement pipi dessus avant chaque concert pour marquer leurs territoires. Sinon j'ose pas imaginer à quoi ressembleraient les concerts...
Tu crois vraiment que des gens vont lire cette interview ?! (1247 vues rien que pour le mois de novembre. Paf dans ta gueule ! Ndlr)
Tu crois vraiment que des gens vont lire cette interview ?! (1247 vues rien que pour le mois de novembre. Paf dans ta gueule ! Ndlr)
Etienne