C’est dans la famille des groupes instrumentaux que Nojia tente de se faire une place depuis 2007. Originaires de Toulouse, les 4 membres viennent de signer récemment chez Klonosphere pour sortir leur tout premier EP « Solarchitect ». Il est difficile de mettre une étiquette sur ce genre de groupe tant les facettes et les changements de style dans un morceau sont multiples mais pour essayer d’orienter le lecteur, je vais tenter (et oser, pardon au groupe) de l’assimiler à du post hardcore. Alors, j’en vois déjà qui se retournent devant leurs écrans mais je vais tenter d’argumenter tout ceci. Inspiré par des groupes comme Isis, Cult of Luna ou encore Neurosis, Nojia déploie sa musique à travers 5 titres, pour une moyenne de 14 mn environ par morceau, qui feront peut-être peur aux non-sensibilisés des musiques instrumentales. Tantôt calmes, tantôt violents, les passages s’enchaînent et nous emportent véritablement dans un univers à différents versants. Le son est massif, mixé comme pour un groupe de metal (ce qui me retient de dire post rock) mais n’empêche en aucun cas la fine utilisation des instruments : ghost notes, utilisation de bells (un peu trop ?), larsens superbes ou encore ligne de basse sachant s’effacer aux bons moments. Les tempi restent lents, lourds jusqu’à mid tempo parfois mais ne vont pas au-delà de manière à garder cet aspect reposant et rassurant qui permet de s’allonger, fermer les yeux et partir. Pour un premier EP, Nojia tape très fort dans un style très difficile à s’accaparer et dans ce sens, je pense que le post hardcore (terme ultra galvaudé à cause de groupes dont je tairai les noms) pourrait bien coller (passages calmes, violents, progressifs, très travaillés, matures, etc.). Il n’empêche que pour vraiment se faire une idée, il faut écouter.
Etienne