Kohlhaas (Metal)

Venus de Tarbes, Kohlhaas pratique un hardcore avec maintes influences qui se croisent. Afin de connaître un peu plus ces tarbais, leur musique et l'activisme musical qui se trouve dans cette ville (ça fait rêver...), Broken Balls a décidé de déblatérer avec Seb, gratteux du quatuor. En piste maestro !
Thierry : basse.
David : batterie.
Seb : guitare.
Adrien alias Nounours : chant.




Salut les gars ! Comment s'est formé Kohlhaas ?
Seb : Salut Etienne ! Ben, de façon assez banale : je jouais dans Malstrom (Pau) et on avait splitté depuis quelques mois. J’ai rencontré David, qui jouait dans Bodyfarm, un groupe de thrash de Tarbes, et on a eu envie de monter un groupe. Dans un premier temps, Fabrice nous a rejoint à la basse, puis Nounours au chant. Et puis Fabrice nous a quitté (paix à son âme) et Thierry l’a remplacé. Tu vois, on a quand même un line-up assez stable puisqu’on n’a connu qu’un seul changement de musicien.

On sent pas mal d'influence dans le groupe. Pouvez-vous m'en dire plus ?
Seb : A la base, on vient tous plus ou moins du métal (thrash, death, etc.) et puis on s’est mis à écouter de plus en plus de hardcore (au sens très large). Du coup, on a conservé un côté thrashy qui se mêle à plein d’autres influences (post-hardcore, post-rock, punk, sludge, rock, rock progressif…). Personnellement, les groupes qui m’ont donné envie de me mettre à la gratte au début des années 90 étaient Slayer, Entombed, Sepultura, Morbid Angel… Vers la fin des 90’s, je trouve que tous ces groupes ont commencé à tourner un peu en rond et que cette scène se renfermait un peu sur elle-même. Même les nouveaux groupes dans le style répétaient plus ou moins les mêmes recettes, comme si le meilleur était déjà passé et que les meilleurs disques dans le genre avaient déjà été faits. Du coup, c’est là que je me suis tourné de plus en plus vers des trucs « étiquetés hardcore » comme Converge, Cave In, Neurosis, Breach… Ça a été plus ou moins le cas pour les autres membres du groupe, à des degrés et des moments différents bien sûr, mais je pense que dans Kohlhaas, on peut sentir toutes ces influences, plus quelques autres trucs qui sont propres à chacun : par exemple, Nounours est un grand fan de Bon Jovi, mais il aime pas qu’on le dise, il l’assume pas…

(Question Spoil!!!) Le coup de la reprise de Depeche Mode, c'était pour vous marrer ou c'est vraiment une influence ?
Seb : En ce qui me concerne, j’ai toujours beaucoup aimé ce groupe et ses ambiances (j’ai eu la chance de les voir une fois… Grosse claque !). Après, c’est clair que c’est pas une influence qui transpire dans Kohlhaas (même si les autres membres aiment bien ce groupe aussi) ! En fait, on cherchait une idée de reprise et on voulait reprendre un morceau d’un groupe qui n’avait rien à voir avec Kohlhaas mais sans tomber dans le trip rigolo-grotesque (certains le font très bien d’ailleurs, hein, mais là, c’était pas le sujet). L’idée était de se ré-approprier un morceau d’un style très différent du nôtre et essayer de le faire sonner un peu à la Kohlhaas…Donc, on a écarté Douchka, Michel Sardou, Les Musclés… Et à la fin, il restait plus que Depeche Mode !

Comment s'est faite votre griffe ? En concert, en répète, au fil du temps ?
Seb : Les trois mon Capitaine ! Au début, les premiers morceaux étaient vraiment dans une veine thrash/hardcore et puis, petit à petit, on a « osé » faire quelques parties ambiantes (arpèges, « montées » de batterie, samples, etc.). On a gardé en majeure partie des plans bien violents (eh oh, on est pas des pédés non plus !) mais on essaie de jouer un peu plus sur les contrastes, genre le calme avant la tempête, la caresse après la fessée, tu vois, ce genre de trucs… Et je pense qu’on continuera dans ce sens. Et s’il y en a qui sont pas contents, ben… Tu vois une boîte à suggestions, toi, quelque part ? Bon, alors…

Vous avez sorti votre dernier EP en 2010. Y a t'il du nouveau pour bientôt ou êtes-vous toujours en mode concerts promo ?
Seb : Euh non monsieur, l’EP est sorti en mars 2011 ! (Mea Culpa. Ndlr) Sinon, mode concerts promo, c’est beaucoup dire ! En fait, on n’a pas vraiment pu tourner comme on l’aurait voulu (difficultés pour prendre des jours de congés, un petit garçon tout neuf pour Thierry…). Du coup, on s’est cantonné à des dates isolées le week-end : une dizaine de concerts dans le sud étalés sur deux mois et demi. Là on se remet à composer de nouveaux morceaux et puis on les enregistrera certainement, on sait pas encore si ça sera en format EP ou autre… On verra bien ! En tout cas, cette fois-ci, on aimerait bien arriver à se caler une petite tournée en suivant !

La scène tarbaise est assez riche en groupe en tous genres, j'ai l'impression. C'est assez rare pour une ville de cette envergure, comment l'expliquez-vous ?
Seb : C’est vrai qu’il y a pas mal de groupes à Tarbes, et c’est tant mieux ! Dans les années 90, il y avait une scène hardcore très active avec des groupes comme Children, Lifelike, Aghast (encore actifs aujourd’hui, ils sont coriaces les bougres !), Diatribe, etc. et l’asso NVA qui organisait beaucoup de concerts hardcore. Aujourd’hui, la scène tarbaise est vraiment diversifiée, moins ancrée dans un style comme c’était le cas avec la scène hardcore 90’s il me semble. On trouve de tout : du thrash, du stoner, du rock, du hardcore, du death… Après, tout est lié : je pense que le Celtic est en grande partie à l’origine de cette profusion de groupes et de styles avec une programmation très éclectique. Tu peux y voir de tout alors, forcément, ça créée une dynamique très forte et ça donne envie de monter des groupes à beaucoup de monde. On va pas s’en plaindre…

Quel est votre meilleur souvenir de concert ?
Seb : En fait, pas de souvenir particulièrement marquant, mais plutôt plein de petits trucs qui font que t’es content d’être là et qui te donnent envie de continuer : des gens qui viennent te voir à la fin du set pour te dire qu’ils ont bien kiffé ou des bonnes soirées de rigolade avec les groupes qui ont partagé l’affiche avec nous… Tant que ces moments-là arrivent à faire oublier les plans-galère, ben tu continues !

Toujours en concert, privilégiez-vous plutôt le show ou la concentration sur les instruments ?
Seb : On essaie de faire un mix des deux mais il faut avouer qu’on s’attache davantage à restituer l’énergie de nos morceaux à travers nos instruments. On est quand même plus dans une intensité musicale que visuelle (sauf Nounours qui aime bien montrer ses parties génitales des fois).

Que représente le label Not a pub, en collaboration avec le Celtic Pub, lieux légendaire tarbais ?
Seb : Le label NoT a PuB, c’est 3 personnes : Jean-Louis (du Celtic Pub), Yougo (chanteur de The Solexine Chapter & Skramzine) et Steve (chanteur/guitariste de Subcity Stories). Ils ont monté ce label pour filer un coup de pouce aux groupes locaux qu’ils apprécient, notamment en les aidant à financer le pressage. Honnêtement, sans l’aide de NoT a PuB, je sais pas si on aurait pu concrétiser ce disque… Alors même si en échange, ils nous demandent des trucs pas très avouables qu’ils filment et qu’on retrouve après sur des sites spécialisés et pas tellement légaux, on les en remercie !
On en profite d’ailleurs pour tirer un coup de chapeau (le chapeau du celtic !) à Jean-Louis et à son activisme dans le milieu du rock’n roll (et pas que). C’est en grande partie grâce à des gens comme lui que cette scène vit. Alors le message est le suivant : bougez-vos sales gros culs de vos canapés, bande de bâtards, et allez soutenir les groupes parce que, avoir un endroit comme le Celtic à Tarbes, c’est une chance inouïe et, si on veut que ça dure, ben il faut y aller et pis c’est tout. Jean-Louis, on t’aime. (Broken Balls tient à préciser qu'il cautionne totalement ces propos et qu'il fera partie du bottage de cul si nécessaire. Ndlr)

Vous préférez jouer bien ou jouer fort ?
Seb : Nous, ce qu’on préfèrerait, c’est jouer bien… Mais on jouerait fort quand même ! Là, comme on joue pas toujours fort bien, alors on joue bien fort.

Dites-moi quelque chose que nous ne savons pas encore sur un des membres de Kohlhaas ?
Seb : Nous pensons que Nounours est atteint du syndrome Gilles De La Tourette.

Etienne