Avoir des goûts et des préférences quand on chronique est souvent difficile à mettre au second plan quand on a le soucis de rester un tantinet objectif. Plus rude est le challenge lorsque l'on a en sa possession « The Eye of Needle », le dernier EP de Klone, regroupant à peu près tout ce qui me fait frissonner de plaisir dans le metal tout en rajoutant the K Touch et fait du groupe poitevin l'outsider du metal national caracolant avec les grosses pointures que sont Gojira, Dagoba ou encore Hacride. Vous aurez compris que l'objectivité va être dure à garder mais mon maître Es Chronique de Skål !, Raphaël, m'a toujours dit « Jeune apprenti, si un jour bon ou mauvais CD tu rencontres, de t'exprimer tu te dois mais avec des arguments bien fondés ». C'est avec cette maxime en tête et décidé à ne pas faire de l'éloge gratuite que je décidai de me lancer. « The Eye of Needle » est le nouvel EP 3 titres de Klone sorti chez Klonosphère (évidemment) avec l'aide de Season of Mist. On avait laissé le sextet de Poitiers avec « Black Days » déjà grosse claque musicale et annonciateur d'un avènement certain. Aujourd'hui, la formation enfonce le clou et propose 3 chansons relativement longues (10 mn, 7 mn et 5 mn) où le metal progressif se mélange à des ambiances très lourdes (mais pas glauques), des passages Tooliens, du doom (The Eye of Needle part 1), du stoner (The Eye of Needle part 2) et du hardcore (Monster, morceau initialement prévu pour « Black Days »). Je passerai rapidement sur le son général car très propre et très travaillé, chose importante dans le metal progressif. La durée des titres n'est pas un obstacle tant les riffs et les ambiances créées avec (entre autre) le saxophone et les synthétiseurs interpèlent l'auditeur et on s'étonne, après 22 mn, que tout soit déjà terminé. Mention spéciale à Yann Ligner le chanteur qui maîtrise à la perfection son instrument, oscillant entre mélodie et voix couillue. « The Eye of Needle » impose encore un peu plus Klone dans le sillon national et le fait sortir de l'ombre de ses grands frères cités plus haut. Aucun doute que les poitevins rassembleront un large public de tout horizon dans cette période où l'originalité n'est plus trop au rendez-vous. De mon (tout) petit statut de chroniqueur passionné, c'est la plus grosse claque française depuis « From Mars to Sirius ».
Etienne