Après « Chœur delys », Alkalys revient en cette belle fin d’année avec « A pack of lies » ou comment enfoncer un clou déjà bien profond, planté dans nos tympans. Essentiellement instrumental, les Normands nous embarquent dans un ambiance sombre malsaine où fureur se mêle avec lourdeur et densité avec méticulosité. Si l’on s’en réfère aux influences marquées sur leurs sites internet, on peut assimiler la musique d’Alkalys à celle de Red Sparrowes ou encore Earth mais j’irai plus loin en citant aussi Neurosis, Isis et Pelican. Vous l’aurez compris, nous sommes ici dans un registre post quelque chose mais ne vous y trompez pas car Alkalys ne rentre aucunement dans l’effet de mode qui perdure depuis quelque temps et qui consiste à rajouter l’étiquette à sa musique pour paraître plus in. Là, nous avons une formation qui tourne depuis un certain temps (donc expérimentée) et qui nous délivre quelque chose de très personnel avec des influences digérées depuis un bon moment. « A pack of lies » est donc le genre d’album à écouter et réécouter pour pouvoir bien se l’approprier. On évite par ce biais de passer devant des petits détails comme la trompette sur Inferno black clouds ou les invités au poste de chanteur sur trois des cinq titres (notamment un certain Mikro sur 999, au coffre surpuissant). Le son enregistré par Franck Dhotel est aussi intéressant car très brut mais précis à la fois. Afin de savourer « A pack of lies », je conseillerai à l’auditeur de l’écouter d’une traite pour que la musique d’Alkalys prenne toute son ampleur. Bonne galette mais qui, à mon avis, restera entre les mains d’habitués du genre de par son approche sans concession d’un style néanmoins complexe.
Etienne