Dans le paysage metal régional languedocien, nul doute que Weaksaw figure en premier dans la liste des groupes espoirs, susceptibles de franchir la porte de l’envergure nationale. C’est donc avec une grande curiosité que j’ai entrepris l’écoute du premier album des montpelliérains. Au premier jet, le son massif saute aux oreilles tellement la production est maitrisée de A à Z. N’ayant pas pu glaner d’informations à ce sujet, je suppute que la galette a été conçue au Grand’ Ma Studio, propriété de deux des membres du groupe*. Très bon point donc, où tous les instruments bénéficient d’un traitement professionnel et l’ensemble n’a pas à rougir des grosses écuries américaines ! Ceci dit, si l’on se penche sur les 10 compositions qui forment l’album éponyme, on ne peut s’empêcher de lâcher un soupir en ayant un sentiment de déjà-entendu. En effet, plus les riffs et parties s’enchaînent, plus les influences se ressentent vivement. Parmi une pléiade de groupes, on peut citer Meshuggah, Dagoba, Lamb of God ou encore Gojira. Weaksaw a quand même coupé le cordon avec son grand frère Eyeless et les compositions n’y font désormais plus penser contrairement aux précédentes démos. Malheureusement, ça ne sera pas assez pour affirmer l’existence d’une griffe propre au groupe. L’album s’enchaîne et les chansons se ressemblent avec des sempiternels riffs mitraillettes qui font perdre le fil de la galette. Malgré ceci, l’exécution des morceaux mérite un mot car la technicité de chaque musicien est au rendez-vous. Le batteur manie la double pédale avec une dextérité insolente, les deux guitaristes s’en donnent à cœur joie dans les riffs (double croche, soli et autres mesures impaires) et le bassiste suit le tout, de manière à bien poutrer comme il se doit. Le chant pose néanmoins quelques problèmes en devenant lassant à la longue car monotone. Nouvelle déception parce que je me souviens d’une bonne envoyante en concert à ce niveau là… Petit détail à noter, les parties chant n’ont pas été dédoublées comme peuvent le faire certains. Pas de tricherie, c’est tout à leur honneur ! Pour conclure, Weaksaw prouve avec son album et sa signature récente chez Klonosphère qu’il peut devenir très grand (ou gros, comme on veut), il n’y aucun doute sur le fait que leur aventure dans le sillon national ne fait que commencer mais j’attendais un peu plus de leur part que du réchauffé Roadrunner ou Nuclear Blast, certes très bien joué mais réchauffé quand même.
Etienne
*On me dit à mon oreillette que l'album a été enregistré au Trendkill Studio en 2010 par Ole (ex Eyeless).