Les Frères Café (collectif de cinéastes)

Monté par des étudiants de l'ESAV à Toulouse, Les Frères Café est un collectif de cinéma dans lequel on retrouve un narbonnais qui ne nous est pas inconnu : Gaël Astruc. A travers la réalisation et la conception de projets originaux, ce collectif est en train de se faire un petit nom dans le grand monde de la vidéo. Entretien (par mail) et explication avec tous les membres du collectif.
Teddy "Clark" Boulangée
Camille Pernin
Bruno "Burno" Cellier
Gaël "BG" Astruc

Salut ! Déjà pouvez-vous nous présenter Les Frères Café et expliquer la démarche de cette entreprise ?

Résumé fait par le collectif : Les Frères Café est un collectif d’audiovisuel composé de quatre passionnés de cinéma. Après avoir travaillé ensemble sur un projet d’école, ils ont rapidement décidé de s’associer pour créer un groupe à la fois libre, créatif et professionnel. L'équipe a pour objectif la réalisation de courts métrages, clip et films institutionnels.

En général, comment se passe la préparation et la conception d’un projet ? (Les gens viennent vers vous ? Vous allez rencontrer des personnes ? Vous décidez en groupe ou un membre du collectif organise tout en amont ?)

Gaël :  On a trois types de projet : Les courts-métrages, l’institutionnel et les tests. Les initiatives ne sont donc pas les mêmes. Pour le court-métrage on part souvent d’une démarche personnelle, un écrit, une envie, en sachant que l’équipe suivra derrière, on se fait confiance !
Pour l’institutionnel on démarche pas mal, parce que les entreprises ne nous connaissent pas encore. Pour les tests, ce sont souvent des petites actions cinématographiques qui nous permettent de d’aboutir nos futures réalisations et en même temps de rester actif.

Camille : Tous les projets sont différents et tous les cas de figures peuvent se présenter. On se concerte et on réfléchit aux moyens à mettre en œuvre pour faire vivre ce projet et l’organiser. Il arrive aussi qu'on soit sollicités pour effectuer des prestations (clips, pubs, films,..).

Teddy : Quel que soit le projet, nous essayons d'y apporter un « plus », c'est assez vague comme terme mais nous souhaitons de rendre cinématographique un lieu ou un produit qui n'a pas  forcément vocation à l'être. C'est un challenge que nous aimons affronter.
Pour nos projets plus personnels, comme les courts-métrages, un membre qui souhaite réaliser un film présente un scénario et nous l'assistons là il nous le demande. Petit à petit chacun se spécialise, au cadre, à la lumière, à la préparation de café ... sans vouloir citer de nom.

Bruno : Une chose est sûre, nous avons déjà pleins d’idées et plusieurs projets en cours. Nous ne souhaitons cependant pas d’un collectif hermétique et nous restons donc à l’écoute de toute proposition extérieure.

Quels sont vos projets passés, actuels et futurs ?

Gaël : Jusqu'ici, on a réalisé une quinzaine de vidéos en un an sachant qu’on couple ça avec nos études et nos boulots. Certaines ont déjà un petit succès (BMX Marie Jade Crew, No Wind Inside, SuperClark SuperSérie, ou le Clip qu’on a réalisé au festival Tilt, « Hegemony », où on a obtenu la mention Spéciale !).

Teddy : Notre actualité, c'est surtout un site qui devrait bientôt ouvrir (www.lesfrerescafe.com). Et un projet qui nous tient particulièrement à cœur, une série courte, en cours d'écriture, « SuperClark SuperSérie », elle raconte la vie de Superman qui ne veut pas sauver le monde! Un pilote est visible sur internet !

Bruno : On prévoit aussi de faire des petits films que nous réaliserons chaque mois pour expérimenter toutes sortes de choses. Et il y a les projets de réalisation respectifs qui viennent enrichir le collectif.

Gael : Oui avant la fin de l'année on peut déjà annoncer trois gros court-métrages et on va profiter des couleurs de l'automne pour réaliser de nouvelles pubs.

Est-ce que vous avez un style de prédilection ? (courts métrages, films de sports extrêmes, clips…)

Gaël :  On a tous des styles et des aspirations différents, de mon côté j’aime travailler sur des genres que je ne connais pas encore.

Camille : Ce qui est passionnant c’est que chacun tour à tour explore l’univers des autres.

Teddy : C'est important, ca nous rend « touche à tout ». On est tous très curieux et ouvert aux projets que peuvent proposer les autres.

Que faut-il pour entreprendre de tels projets ? (quelles qualités ?)

Teddy : Là je laisse les autres répondre à ma place, ça sert aussi à ça un collectif. Je vais boire un café.

Gaël : Au départ je crois qu’il faut avoir envie de raconter des histoires et avoir envie de les imager. Le gros du travail se fait dans la préparation. Si tout est clair avant le tournage, le film marchera à coup sur ! Ha, et il faut des muscles aussi, comme les miens.

Camille : Persévérance, volonté, écoute, et l’envie de se faire plaisir avant tout.

Bruno : De la motiv, du temps, de la persévérance… La base quoi ! Au-delà de ça, c’est un milieu où il faut constamment jongler avec l’aspect créatif, sensible, original et le matériel, le terre à terre de l’orga, le financement…

Recevez-vous des subventions ou êtes-vous aidés de n’importe quelle manière ?

Bruno : Chaque nouveau projet fait l’objet de démarches différentes. Soit autofinancé par le réa, soit des projets payés comme des pubs pour renflouer les caisses, soit des demandes de subventions plus classiques.

Gaël : Pour les films de fiction on cherche des financeurs, on monte des dossiers qu’on présente à des producteurs (On a pas encore touché les États-Unis d’Amérique, pour l’instant : on s’est contenté des aides régionales !) Pour l’institutionnel on s’aligne sur le marché actuel. Ce qu’on gagne avec ces films de commande nous permet financer une partie de nos projets créatifs !

Teddy : J'espère bientôt qu'un de nous réalisera un film produit, c'est la prochaine étape.

Est-ce que la crise économique touche aussi le monde de la réalisation, à votre échelle ?

Gaël : Oui. Il est difficile de parler d’argent. Ce sujet devient tabou ! On est obligé de se battre pour avoir décrocher un contrat. Les films sont chers et il faut savoir justifier la valeur de nos créations. Et c’est souvent gênant de demander de l’argent pour des projets de cœur, pour des clips de jeunes musicos ou le mariage des copains. Mais c’est une partie de notre boulot, on a investi du matos là-dedans, on ne veut plus y mettre de notre porte feuille.

Camille : Oui, la crise économique touche aussi le monde de la réalisation. Malheureusement la culture dans ce genre de cas n’est jamais épargnée. Pour le moment, bien que ce soit notre but à plus long terme, nous ne vivons pas de nos créations et faisons cela davantage par passion...

Teddy :  Pour l'institutionnel oui, sans hésiter. Les chefs d'entreprises sont plus frileux à l'idée d'investir dans une vidéo, ils ont un peu de mal à percevoir la portée de ce mode de communication. Pourtant internet est le moyen de diffusion le plus utilisé pour les vidéos courtes. Tous les clients potentiels font des recherches sur le net. Sans compter qu'un film renvoi une image dynamique et actuelle, quand elle est réfléchie et faite avec passion.
Pour le court-métrage, je n'ai pas assez d'expérience pour connaître les véritables effets de la crise, mais j'imagine que comme dans beaucoup de domaines, la crise doit rendre l'aboutissement des projets plus laborieux.

Bruno : Pour l’instant, les subventions que l’on demande sont essentiellement destinées aux jeunes et octroyées par des organismes de l’état, elles ne sont donc pas soumises aux lois du marché mais plutôt aux diverses politiques nationales, régionales ou municipales...

Ce  collectif est-il là pour durer ou finira t’il en même temps que vos études ?

Gaël : On va sûrement tous se retrouver sur Paris dans peu de temps. ! Ça pourrait nous aider à faire une transition études/cinéma. Les Frères Café fait partie de notre CV maintenant et je ne suis pas contre l’idée d’en faire une boîte de production si l’occasion se présente.

Camille : Ce collectif est là pour durer !!! Après même le temps des études de nos petits-enfants !!!

Bruno : C’est pas un collectif qui est relié par des aspects matériels. Donc rien ne nous empêche de le nourrir où que l’on soit sur terre ou ailleurs (oui, Teddy et Camille veulent explorer d’autres parties de l’univers, Gaël le Canada et moi Bollywood !).

Teddy : Les Frères Café c'est d'abord une histoire d'amitié, alors oui, j'espère que ce va continuer à nous suivre encore quelques.

Etienne




SUPERCLARK SUPERSERIE par Les Frères Café.


No Wind Inside (French Subtitles) par Les Frères Café.