Plebeian Grandstand "How Hate is Hard to Define" (Chaos hardcore/Basement Apes Industries)

Plebeian Grandstand est une formation toulousaine de violence. Oui, oui, vous avez bien lu, je parle de violence. Avec déjà un premier EP très prometteur, le groupe a sorti en 2010 « How hate is hard to define » sous quatre labels différents : Basement Apes (CD), Throatruiner Records, Heckspoiler Music et Lacrymal Records (Vinyle). Du début jusqu’à la fin de l’album, leur musique ne laisse pas de répit à l’auditeur tant l’intensité et la sensation d’étouffement se fait ressentir. Au premier abord, on sent évidemment l’influence de Converge mais je pense que ça serait trop réducteur de cantonner le groupe à un ersatz des bostoniens car on sent une multitude d’influences diverses et variées même indirectes comme le black metal pour la noirceur des compositions ou encore le son sale des Pixies. Tout ceci mène donc à une galette très bien produite : enregistrement au O’o studio, mix par Sylvain Suquet et mastering par Carl Saff (Coliseum, Pygmy Lush…). Même si l’ensemble donne l’impression d’un brouhaha, il n’en reste pas moins que Plebeian Grandstand fait aussi dans la finesse si on tend un peu mieux l’oreille. Parmi les compos que je retiendrais figurent « Ordo ab chao », « Mein Kopf ist meine Heimat » et « Easy to hate/hard to define ». Je conseille néanmoins d’écouter l’album d’une seule traite car si ces trois chansons que je cite peuvent vous faire une idée du CD et du groupe, je pense que « How hate is hard to define » prend tout son sens dans son intégralité et je pousserai même le bouchon un peu plus loin en disant qu’avant de l’apprivoiser complètement, plusieurs écoutes seront nécessaires. Tel un Doctor Livingstone, Plebeian Grandstand fait partie de ces formations qui vont au-delà de la violence musicale gratuite et font vraiment passer des émotions derrière tout ceci. À vous de juger ensuite si la manière de faire passer celles-ci est louable ou non. Quoi qu’il en soit, le quatuor s’impose de plus en plus comme une référence hexagonale dans ce style et n’a rien à envier à un Converge ou autre Coalesce. Je ne suis pas un devin si je vous dis que le destin leur réserve de bien belles choses pour la suite tant le talent (artistique et technique) est présent. À découvrir aussi sur le split tout frais avec Bone Dance et Divider et en concert, évidemment.

Etienne